Petite prévoyance : de grands risques pour de petits budgets

La petite prévoyance est conçue pour couvrir de grands risques à petits prix. Est-ce une bonne solution ? - Conçu par Freepik
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Le marché de la prévoyance a pu observer le développement d’une nouvelle offre : la petite prévoyance ou prévoyance de poche. Il s’agit d’un contrat de prévoyance aux garanties forfaitaires, ce qui justifie son prix réduit. Ces dernières années, ce type d’offre a émergé de façon constante. Ce complément d’activité peut-il devenir une source de revenus principale pour les assureurs ? C’est la question à laquelle nous répondrons dans cet article.

Qu’est ce que la petite prévoyance ?

Un contrat de petite prévoyance est un contrat de prévoyance forfaitaire, incluant de petites garanties contre les risques habituels couverts par la prévoyance : le décès, l’incapacité temporaire de travail, l’invalidité, la perte d’autonomie, les frais d’obsèques… En effet, ces contrats proposent de petites garanties contre de grands risques, mais leur prix varie entre 2 € et 30 € par mois, soit un maximum de 1 € par jour. Effectivement, c’est un prix qui donne à réfléchir lorsqu’on a la connaissance des primes de prévoyance dites « classiques ».

Un contrat de petite prévoyance se distingue de la façon suivante :

Tout d’abord, la cotisation n’excède pas 1 € par jour (30 € par mois) et l’adhésion est rapide, simple donc sans questionnaire médical ni autre formalité. L’indemnisation est fixe et relativement basse, sur la base d’un forfait. Néanmoins, les garanties doivent se montrer efficaces et avantageuses pour l’assuré, à la mesure de la somme qu’il a dû débourser.

Par exemple, les capitaux de frais d’obsèques peuvent varier de 1 500 € à 8 000 €. Les capitaux de décès, forcément plus importants, varient 15 000 € à 300 000 €, selon le contrat. La commercialisation de ce type de contrat engendre des coûts élevés : 80 % de la prime est touchée par les courtiers en tant que commission.

Pourquoi la petite prévoyance est-elle nommée ainsi ?

Selon Pierre-Alain de Malleray, le PDG de Néoliane, il ne faudrait pas parler de « petite assurance ». En effet, il affirme que ces contrats doivent être mesurés par rapport aux risques qu’ils couvrent et non par rapport à leur prix. Or, ces contrats couvrent de gros risques. Pierre-Alain de Malleray insiste même sur le fait que ces contrats sont retenus par les consommateurs à cause de leur prix, mais surtout à cause du prix des complémentaires santé, qui sont, eux, très importants.

Le PDG de Néoliane est d’ailleurs rejoint par les consommateurs des contrats de petite prévoyance, ou plutôt devrions-nous dire « prévoyance de poche ». En effet, une personne ayant des revenus moyens et une complémentaire santé efficace consent à faire des compromis sur la prévoyance. Ainsi, les contrats de petite prévoyance s’imposent peu à peu comme une évidence et parviennent à séduire les consommateurs.

Qu’en est-il de la prévoyance « classique » face à la petite prévoyance ?

Bien que les contrats de petite prévoyance représentent une opportunité pour les assureurs, ceux-ci préfèrent contrôler leur expansion.

Tout d’abord, la petite prévoyance n’est pas rentable à court terme pour les assureurs à cause des taux de commission très hauts. La rentabilité s’effectue donc sur le long terme, mais le taux de résiliation est très haut : 20 % de rétractation pendant la période légale de 14 jours, et 20 % de résiliation durant l’année suivant la signature. Or, pour qu’un contrat de petite prévoyance soit rentable pour l’assureur, il devrait être souscrit pour un minimum de 6 ans.

Ces contrats sont aussi contrôlés par les assureurs pour des raisons d’image, qui ne souhaitent pas que leur réputation soit bâtie sur ce type d’offre. En effet, les assureurs préfèrent maîtriser l’équilibre actuel entre la distribution de contrats de prévoyance « classique » et ce nouveau format de prévoyance.

Pour conclure, comme l’a si bien dit M. Pierre-Alain de Malleray, on ne peut pas réellement parler de « petite prévoyance », bien que ce type contrat soit forfaitaire et moins cher. Le terme « prévoyance forfaitaire » semble mieux approprié.